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Sous-fonds FR-EBAF/AP/1 - Jacques (Raymond en religion) Tournay, o.p.

Zone d'identification

Cote

FR-EBAF/AP/1

Titre

Jacques (Raymond en religion) Tournay, o.p.

Date(s)

  • 1936-2000 (Production)

Niveau de description

Sous-fonds

Étendue matérielle et support

1 sous-fonds

Zone du contexte

Nom du producteur

(1912-1999)

Notice biographique

Jacques Tournay est né à Paris, dans le XVIe arrondissement, le 28 mars 1912. Il fréquente l’école des frères des Écoles chrétiennes de la rue de Grenelle, puis le collège Stanislas et le collège Albert de Mun à Nogent-sur-Marne. En 1926, à la suite d’une grave pleurésie, il est contraint de se réfugier à la montagne : c’est là qu’il rencontre des dominicains, dont le P. Festugière.

Il entre au noviciat d’Amiens en 1930, où il reçoit le nom de Raymond. C’est au Saulchoir de Cain, en Belgique, qu’il accomplit le cursus de philosophie et théologie. Il est ordonné prêtre le 14 juillet 1936. Devenu secrétaire du P. Congar, il est cependant pressenti par le P. Chenu, pressé par le P. Lagrange de trouver un successeur à l’orientaliste Edouard Dhorme, pour aller étudier à l’École biblique.

Tournay commence donc en 1938 des études d’assyriologie à Louvain, en apprenant l’assyro-babylonien puis l’akkadien avec le P. Vincent Scheil, premier traducteur du Code d’Hammurabi.

Tournay arrive en Palestine en septembre 1938, peu de temps après la mort du P. Lagrange, en pleine intifada.
Réformé pour raison de santé, il ne fut pas mobilisé en 1939 mais profita du temps de guerre pour aller passer la licence biblique à Rome. Juste avant l’entrée en guerre de Mussolini aux côtés des Allemands, il put se réfugier à Paris où il aida le P. Vincent à poursuivre tant bien que mal la publication de la Revue biblique sous le nom de Vivre et Penser.

Il fut ensuite invité à enseigner l’hébreu et l’exégèse au Saulchoir d’Etiolles, jusqu’à la fin de la guerre. En 1942, le P. Chenu lui confie une traduction des Psaumes faite par le P. Synave. Ce fut le point de départ de son intérêt pour la poésie hébraïque. Il commença son travail avec l’aide d’un poète juif, Joseph Leibowitz, arrêté peu après. Dès ce moment, Tournay chercha à rendre aux psaumes leur rythme et leurs accents.

Pendant toute la guerre, Tournay suivit, à l’EPHE, les cours de René Labat et de Jean Nougayrol. Il commença l’étude des légendes de Gilgamesh, ce qui aboutit en 1994 à la publication de son Épopée de Gilgamesh. Il devint aussi professeur d’assyro-babylonien à l’Institut catholique de Paris.

Après avoir vu de près quelques arrestations d’amis juifs, il prend le parti de s’engager dans la Résistance et devient agent de liaison pour un groupe qui diffusait des émissions clandestines venues de l’étranger. Il aide aussi à de nombreuses reprises des amis juifs à se cacher pour ne pas être pris.

En octobre 1945, les P. Vincent et Tournay peuvent enfin rentrer en Palestine. Tournay poursuit ses recherches en assyriologie et voyage en Mésopotamie, en Syrie, en Turquie.

Dès la création de l’État d’Israël, Tournay s’engage pour des efforts vers la paix. Il se fait aider par son ami Léopold Sédar Senghor, grand amateur de poésie comme lui. Par la suite, Tournay s’engage dans la défense de trois villages proches de Latroun qui avaient été détruit par l’armée israélienne durant la guerre des Six-Jours.
En 1964, Tournay devient précepteur du prince Hassan de Jordanie, frère du roi Hussein. Faisant des séjours réguliers à Amman, il lui enseigne pendant plusieurs années le français, l’hébreu et même l’araméen. En 1967, après la perte de la souveraineté jordanienne sur la Palestine, Tournay devient en quelque sorte le contact officieux de la diplomatie jordanienne pour la France et le Vatican. En 1997, il aide le prince Hassan à rédiger la version française de son ouvrage Christianity in the Arab World (1995), écrit pour promouvoir les relations entre chrétiens et musulmans. Le résultat de ces travaux fut la publication du livre Le Christianisme et l’Islam sont nés en Orient (Brepols, Paris, 1997), qui s’ouvre par une préface du P. Tournay.

Pendant ses nombreuses années à Jérusalem, le P. Tournay s’investit dans des oeuvres caritatives, tout particulièrement à travers Caritas-Jérusalem, dont il était le délégué. Il s’employa aussi à aider les plus pauvres de façon très concrète, en redistribuant les surplus de diverses cuisines. Il est aussi à l’origine de la création de dispensaires pour enfants à Bethléem.

Le P. Tournay fut enseignant à l’École biblique pendant 46 ans (1946-1992). Outre les cours d’akkadien et de sumérien, qu’il interrompit à l’arrivée de Marcel Sigrist en 1975, il se concentra sur la littérature de sagesse et, surtout, sur les Psaumes. Il fut d’ailleurs chargé de la traduction des Psaumes pour la première Bible de Jérusalem, et se fit aider pour cela de Raymond Schwab, poète d’origine juive. La traduction parue en 1950, fruit d’un travail très attentif sur la richesse de la poésie hébraïque, est reconnue comme l’une de meilleures jamais effectuées. On lui demanda alors d’en fournir une version adaptée pour la liturgie chantée, ce qu’il fit en 1954 avec l’aide des PP. Gélineau et Chifflot. Il n’abandonna jamais pour autant les Prophètes, sur lesquels il publia jusqu’en 1997. Son dernier ouvrage, Voir et entendre Dieu avec les Psaumes, ou la liturgie prophétique du Second Temple à Jérusalem (Paris, Gabalda, 1988), fait justement la synthèse entre ses recherches sur les Psaumes et celles sur les Prophètes.

Tournay était naturellement indiqué pour publier le grand commentaire sur le Cantique des Cantiques sur lequel André Robert avait travaillé jusqu’à sa mort. Celui-ci parut en 1963, le P. Tournay y ayant ajouté une longue comparaison avec les parallèles extrabibliques reçus des différents mondes antiques. Après diverses évolutions, son interprétation du Cantique fut résumée dans un nouvel ouvrage, Quand Dieu parle aux hommes le langage de l’amour. Études sur le Cantique des Cantiques (Paris, Gabalda, 1982).
Le P. Tournay s’intéressa aussi beaucoup à la traduction de la 6e demande du Pater. Il fit des conférences et publia des articles à ce sujet, et tenta de persuader divers évêques de modifier la traduction afin que l’on ne puisse plus avoir l’impression que c’est Dieu qui est la cause de la tentation. Il finit par recevoir l’approbation de la conférence épiscopale de France, en 1998.

En 1968, Tournay était devenu le directeur de la Revue biblique, et le resta durant 25 ans. En outre, il fut directeur de l’École au cours de trois mandats, de 1972 à 1981.

En 1972, il fut promu Maître en Théologie par le Maître de l’Ordre. La même année, il reçut la médaille du Mérite national, avant d’être décoré de la Légion d’honneur neuf ans plus tard. En 1994, l’université de Fribourg lui décerna un doctorat honoris causa pour 50 ans d’activité scientifique et d’efforts caritatifs.

Il s’éteignit à l’École biblique le 25 novembre 1999. La messe de funérailles fut présidée par Mgr Michel Sabbah, patriarche latin de Jérusalem.

Publications
Nous ne mentionnons ici que les titres qui ne figurent pas dans la bibliographie parue dans le volume cité plus haut : Cent ans d’exégèse…

  • “Savignac, Antoine” et “Scheil, Jean-Vincent”, DBS vol. 13 (1992), col. 47-49 et 228-231.
  • “Un texte altéré du psaume 36:38”, RB 100 (1993), p. 161-164.
  • L’Épopée de Gilgamesh (avec Aaron Shaffer), LAPO; Paris: Cerf, 1994.
  • “A propos du verbe HUN/HIN”, RB 101 (1994), p. 321-325.
  • “Que signifie la sixième demande du Notre Père?”, RTL 26 (1995), p. 299-306.
  • “Le chant de victoire d’Exode 15”, RB 102 (1995), p. 522-531.
  • “Le psaume et les bénédictions de Moïse”, RB 103 (1996), p. 196-212.
  • “Genèse de la triade ‘Abraham-Isaac-Jacob’“, RB 103 (1996), p. 312-336.
  • “Le Cantique de Débora et ses relectures”, dans : Texts, Temples, and Traditions: A Tribute to Menahem Haran (ed. M. Fox et al.; Winona Lake: Eisenbrauns, 1996), p. 195-207.
  • “La stèle du roi Tukulti-Ninurta II. Nouvelle interprétation”, Subartu 4/2 (1997), p. 273-278.
  • “Polémique anti-samaritaine et le feu du TOFET”, RB 104 (1997), p. 354-367.
  • “Ne nous laisse pas entrer en tentation”, NRT 120 (1998), p. 440-443.
  • “Début de l’épopée de Gilgamesh: nouveau fragment cunéiforme”, RB 106 (1999), p. 5-7.

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